Le Japonisme – Emile GALLÉ
Le Japonisme – Emile GALLÉ 1846 – 1904
Considéré comme le maître de la verrerie Art nouveau en France, Emile GALLÉ (photo de droite, en 1889) est aussi fortement lié à la région lorraine qui l’a vu naître, se former et y débuter sa carrière. La curiosité de cet artiste pour la création extra-européenne – et notamment japonaise – ne saurait effacer son attachement pour les terres de son enfance et leur artisanat local, au point de s’impliquer dans les premières années du XXe siècle dans la fondation de la désormais célèbre Ecole de Nancy.
Né le 4 mai 1846 de l’union de Charles GALLÉ et Fanny REINEMER, Emile GALLÉ grandit à Nancy et bénéficie d’une solide éducation lettrée et protestante. Dès son plus jeune âge, les heures passées dans les jardins parentaux et l’observation de la nature lui inspirent un intérêt pour la botanique. Il commence à participer aux affaires familiales alors qu’il est encore lycéen, créant des compositions florales reproduites par son père sur des modèles en verre et en faïence. A seize ans, il quitte le lycée impérial de Nancy pour poursuivre ses études en Allemagne, où durant quatre ans il peut s’adonner à la pratique du dessin, de la sculpture, et approfondir ses connaissances sur la faune et la flore.
En 1866, il devient apprenti dans l’atelier de verrerie alors célèbre de Burgun et Schwerer à Meisenthal. A son retour en Lorraine en 1870, il fait la rencontre du jeune nancéen Victor PROUVÉ, qui deviendra un fidèle associé de la famille GALLÉ, et crée avec lui l’ensemble de faïences dit « services de ferme ».
Lorsque la guerre franco-prussienne éclate le 15 juillet 1870, GALLÉ s’engage comme volontaire. Sa présence sur le front est néanmoins de courte durée, l’armée lorraine étant vaincue le 6 août de la même année puis annexée à la Prusse par le Traité de Versailles du 1er mars 1871.
Cette défaite ayant éloigné Emile GALLÉ du cercle qu’il s’est créé à Meisenthal – désormais sous occupation allemande – il décide d’accompagner son père à Londres pour l’exposition « Les Arts de France », coorganisée en 1871 avec l’archéologue Edmond du SOMMERARD. Le jeune homme en profite pour étudier les collections du musée de South Kensington et visiter les jardins botaniques anglais.
Gallé’s works from Allonso Collection
La nature elle-même est le point de départ de tout.
(Emile GALLÉ, 1884)
Le renouveau des arts décoratifs, chez Emile GALLÉ, est étroitement lié à son étude de la nature en tant qu’artiste et homme de science. Sa passion pour la botanique transparaît aussi bien dans ses œuvres que dans ses écrits ou ses activités : il fonde en 1877 la Société centrale d’horticulture de Nancy, est élu membre de la Société nationale d’horticulture de France en 1878 et participe à de multiples jurys d’expositions, témoignant de sa notoriété en tant que botaniste. Sa curiosité le pousse à s’intéresser aux espèces du monde entier, et notamment à la flore extrême-orientale, comme en atteste l’Almanach Universel des Naturalistes de 1881 dans lequel il figure en tant que « collectionneur et producteur de plantes vivaces de pleine terre, d’arbres et arbustes de Chine, du Japon, des Etats-Unis du Nord, de plantes alpines, de plantes de la flore de Lorraine ».
Les manuscrits de GALLÉ prouvent que cet intérêt dépasse néanmoins la simple dimension savante, touchant à un engouement quasi mystique. Pour l’artiste, la nature est perçue comme une porte vers le monde de l’imaginaire et du fantastique, de même que les espèces végétales sont décrites comme des entités vivantes et individualisées.
Cet attrait de GALLÉ pour la nature est probablement l’une des explications de son intérêt pour l’art japonais, qu’il découvre en même temps que ses contemporains – notamment au cours de ses participations répétées aux expositions universelles dès 1867 – et dans lequel il perçoit des échos à ses propres recherches esthétiques.
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