Instituto Cervantes de Bruxelles, promoteur de la Collection Alonso depuis 1999

Instituto Cervantes de Bruxelles, promoteur de la Collection Alonso depuis 1999

Que peut pousser quelqu’un à collectionner trois cents pièces de verre au cours de sa vie et donner ainsi le jour à la collection privée la plus importante de Belgique?

Derrière cette inconnue se cache ce que nous présentons ici : le catalogue complet d’une fascination. Nous savons cependant que tout a commencé avec une pièce française que sa femme acheta comme cadeau de Noël pour sa mère. Antonio Alonso la « subtilisa » habilement, lui fit acheter autre chose pour sa belle-mère et donna libre cours à son admiration pour l’objet.

Selon Claudio Magris, « l’art n’existe pas sans cette passion sensuelle, curieuse et scrupuleuse de sentir le relief du physique, des détails, des formes, des odeurs ». Antonio s’est senti imprégné de tout cela et l’accumulation a été suivie d’une passion pour comprendre l’origine et la signification de créer quelque chose d’aussi beau piégé dans les parois étroites et inoffensives d’un cristal.

En les achetant, il les a étudiées. Il élabora un manuscrit, jamais publié à ce jour, dans lequel il catalogua l’entièreté de sa collection. Il classa les pièces par périodes artistiques et rédigea une introduction dans laquelle il nous rappelle que, bien que « nous parlons communément du cristal, nous devrions en fait nous référer au verre. Le résultat est une histoire succincte de l’art du siècle dernier racontée à travers des pièces que l’on peut contempler au Design Museum Gent.

C’est un honneur pour l’Instituto Cervantes de Bruxelles de publier, pour la première fois, le catalogue complet de cette collection. En 1999, nous accueillîmes en notre siège une sélection de pièces du Val Saint-Lambert. Nous complétons maintenant une tâche entreprise par le fondateur lui-même et que poursuit aujourd’hui une de ses filles.

La passion d’Antonio Alonso pour le verre le rallie à l’intention première d’un courant artistique qui atteint son apogée avec l’Art nouveau. Ce nouveau style estompa les frontières entre les arts et les situa sur un plan dignificateur, comme fut révélé en 1898 dans le premier numéro de la revue viennoise Ver Sacrum: « Nous ne faisons pas de différence entre le « grand art » et les « arts mineurs », entre l’art pour les riches et l’art pour les pauvres. L’art est bénéfique à tous. »

L’Alonso International Glass Collection en est un bon exemple.